Appliquer son parfum, voilà un geste routinier du quotidien. Pour les amateurs de senteurs, ces fragrances musquées, fruitées ou encore boisées représentent une seconde peau. Mais connaissez-vous réellement les secrets de fabrication de votre flacon de parfum ? L’industrie de la parfumerie redouble d’ingéniosité pour surprendre nos sensations olfactives. Apprenons ensemble le procédé de fabrication d’un parfum le temps d’un article.
Les matières premières
Au même titre que les produits cosmétiques, les matières premières sont à l’origine de la composition d’un parfum. Les matières premières utilisées par les parfumeurs sont notamment les fruits et les fleurs.
La parfumerie utilise une grande variété d’espèces florales. Certaines fleurs demandent un traitement spécifique à cause de leur fragilité. C’est le cas par exemple du jasmin et du rose.
De leur côté, les fruits occupent également une plate importante. Les agrumes font partie des fruits les plus sollicités. Les parfumeurs exploitent notamment leur écorce.
Outre les fleurs et les fruits, certains parfums utilisent également des matières boisées et épicées. Elles proviennent de l’exploitation de l’écorce des arbres et des épices à l’instar de la cannelle et du gingembre.
Les matières premières d’origine animale entrent aussi dans la composition d’un parfum. Elles sont utilisées pour les notes de fond. Les parfumeurs exploitent notamment le musc, une sécrétion odorante présente dans les parfums masculins.
Par ailleurs, les matières premières synthétiques composent certains parfums. Les odeurs proviennent de molécules chimiques concoctées dans les laboratoires. Les odeurs synthétiques peuvent être une reproduction des odeurs naturelles ou bien une invention d’une senteur inédite. Actuellement, un parfum contient jusqu’à 90 % d’odeurs synthétiques.
Les méthodes de fabrication du parfum
Dans le cas d’un parfum naturel, l’exploitation des matières premières s’effectue de deux manières à savoir l’extraction et la distillation.
La distillation désigne un procédé d’extraction du parfum grâce à l’utilisation de la vapeur d’eau dans un alambic. Imaginez l’alambic comme une cuve géante en acier équipée de tuyaux en forme de serpentins. Ce récipient accueille les végétaux ainsi qu’une grande quantité d’eau : 5 à 10 fois leur volume.
L’alambic est ensuite soumis à une pression afin de bouillir l’eau et produire de la vapeur qui entraine avec elle l’odeur des végétaux. La vapeur traverse ensuite le serpentin. Lorsqu’elle refroidit, cette vapeur devient une huile essentielle. Ce procédé est notamment utilisé pour l’extraction de l’ylang-ylang.
L’extraction se définit comme l’infusion des matières premières dans un mélange d’eau et de solvant. Le procédé se déroule à 60 °C. Avant, les parfumeurs utilisaient l’huile en tant que solvant. Actuellement, ils privilégient les solvants volatils comme le dioxyde de carbone, le méthanol ou encore l’éthanol.
L’infusion produit une évaporation qui conduit à l’obtention de la « concrète ». Cette dernière est mélangée avec l’alcool afin d’enlever la partie huileuse. À l’issue de ce procédé, on obtient l’absolue.
Le choix du solvant dépend de la plante utilisée. Ainsi, on privilégie le dioxyde de carbone pour l’extraction de matières peu odorantes comme les épices et les écorces.
L’absolue est souvent utilisée en parfumerie en tant que note de fond tandis que les huiles essentielles assurent le rôle de notes de tête.
Le nez
Malgré l’évolution technologique, la parfumerie ne peut se séparer du savoir-faire humain. En effet, les grands parfums résultent tous du travail acharné et de l’inventivité des grands nez. Le terme « nez » désigne ici le professionnel qui a pour mission d’inventer une nouvelle fragrance.
Ces experts possèdent un odorat hors du commun. Pour exercer ce métier, un grand nez doit mémoriser des milliers d’odeurs. Vos jeux des odeurs en famille semblent bien dérisoires face à leur métier.
Saviez-vous qu’un nez possède quatre fois plus la capacité d’identifier une odeur qu’une personne normale ? Cette capacité unique fait d’eux de véritables chefs d’orchestre dans la création et la composition des plus grands parfums comme Thé Vert.
Les notes majeures
Le parfumeur crée un parfum comme un musicien compose des notes. Cependant, la parfumerie recense trois types de notes uniquement : la note de tête, la note de cœur et enfin la note de fond.
Cette senteur délicate que vous sentez à la première vaporisation, il s’agit de la note de tête. Cette odeur éphémère est ensuite renforcée afin que l’odorat puisse la sentir pendant quatre à six heures. Vous devez cette ténacité de votre parfum à la note de cœur. Ces notes proviennent généralement d’essences florales comme le muguet.
Enfin, la note de fond représente le socle de votre parfum. On lui doit cette odeur qui s’imprègne dans la peau, celle qui renforce votre côté sensuel, etc. La note de fond possède une persistance d’environ 24 h. Elle implique souvent l’utilisation de senteurs plus puissantes comme le musc ou encore le santal. Certains parfumeurs utilisent des arômes très marqués comme la vanille ou la menthe.
La fabrication à l’échelle industrielle
Une fois la matière première transformée en parfum, vient alors la fabrication industrielle. Cette étape implique le mélange de l’essence avec de l’alcool. Ce composant détermine le type de produit fabriqué.
Le parfum appartient à la gamme qui enregistre la faible présence d’alcool. Ensuite, on retrouve l’eau de parfum et l’eau de toilette. Ces deux présentent un taux de concentration entre 10 à 20 %. Enfin, l’eau de Cologne présente le plus faible taux de concentration de parfum. Cependant, elle est composée également d’eau.
Les parfums sont obtenus à partir du mélange des huiles essentielles et de l’alcool dans des cuves en inox. Lorsque le jus est macéré, vous pouvez les retrouver dans vos flacons habituels.
Quelques chiffres intéressants sur la fabrication du parfum
Saviez-vous que pour obtenir un kilogramme d’huile essentielle, vous avez besoin d’au moins 3 tonnes de pétales roses ? Pour un kilogramme d’huile de lavande, il vous faut 200 kg de fleurs.
Par ailleurs, le muguet fait partie des rares fleurs impossibles à faire l’objet d’une extraction. L’odeur de muguet que vous sentez dans vos parfums est d’origine synthétique. À l’inverse, les laboratoires n’ont pas encore trouvé la recette pour reproduire l’odeur du patchouli.
35 % des parfums dans les parfumeries contiennent du musc. Cette odeur est notamment présente dans les parfums masculins. Dans le passé, le musc était d’origine animale, c’est-à-dire du cerf mâle. Aujourd’hui, les parfumeurs arrivent à reproduire l’odeur en laboratoire.
Les parfumeurs disposent d’un vaste répertoire d’ingrédients naturels, soit plus de 400, et de molécules de synthèse, soit plus de 3 000.